Historique
La première espèce
du genre a été découverte par Ruiz et Pavon, en
1779, au nord du Pérou et décrite en 1798 sous le nom
de Humboltia contorta. Il s'agissait vraissemblablement de Restrepia
guttulata.
Le genre a été décrit et publié en 1816
par Humbolt, Bompland et Kunth sur la base de Restrepia antennifera
collectée en Colombie.
Dans les années suivantes, différents auteurs y ont rangés
plusieurs espèces, certaines par la suite séparées
dans les genres Barbosella, Brachionidium et Dresslerella.
On doit à Luer, à la fin du XXème siècle,
d'avoir clarifié la situation (espèces synonymes, classification
infragénérique) dans sa monograghie du genre Icones Pleurothallidinarum
tome XIII.
Description du genre
Les Restrepia sont des plantes
cespiteuses sans pseudobulbes. Du court rhizome naissent des tiges,
appelées ramicaules, plus ou moins longues suivant les espèces
et entourées de bractées à l'aspect de papier.
Elles sont souvent pontuées de violet et imbriquées les
une dans les autres. Elles entourent et protègent la feuille
à sa naissance.
Les feuilles sont charnues, souvent presque aussi larges que longues,
à base obtuse. On retrouve ces mêmes caractères
vegetatifs dans les genres Zootrophion et Restrepiopsis mais les caractères
floraux sont totalement différents.
La fleur nait de la base de la feuille et suivant les espèces,
elle est portée par un pédicelle plus ou moins long, emmenant
parfois la fleur loin de la feuille ou la plaquant au dos de celle-ci.
Les 2 sépales latéraux sont soudés en un synsépale,
qui constitue la partie la plus attrayante de la fleur. Celui-ci est
souvent orné de traits ou de point sur un fond blanc crème
à jaune orangé.
Le labelle, plus petit et passant souvent inaperçu car portant
la même ornementation que le synsépale, semble posé
sur celui-ci. Il porte à la base 2 minuscules lobes latéraux
filiformes et recourbés (process),
certainement destinés à guider l'insecte pollinisateur
vers le centre de la fleur. Il est plus ou moins large, parfois étranglé,
quelquefois verruqueux. Ces caractères sont importants pour la
détermination des espèces.
Les pétales et le sépale dorsal sont filiformes et terminés
en goutte.
Culture
Même si elles préfèrent
la serre froide, la plupart des espèces de Restrepia sont très
tolérantes quant aux conditions de culture. Si le compost reste
humide, elles supportent des températures supérieurs à
35°C. On observe simplement un ralentissement de la croissance et
des floraisons lorsque les températures sont trop élevées.
Les températures de cuture idéales se situent néammoins
entre 10 et 18 °C la nuit et 18 à 26 °C le jour.
On peut les cultiver en pot, dans un compost fin et drainant d'écorces
de pin et de sphaigne hachée, auxquels on peut adjoindre de la
perlite, du charbon de bois, de la mousse de polyurethane ou des fragments
de polystyrene en petites quantité. J'ai également expérimenté
avec succès, des cultures dans de la sphaigne pure, de la laine
de roche, montées sur du liège, de la fougère arborescente
et même sur un pot de terre retourné.
On veillera à maintenir une bonne hygrométrie, supérieure
à 60% pour des plantes en pot, proche de 80% pour des plantes
montées.
Une bonne ventilation est préconisée.
Les Restrepia sont également très tolérantes vis
à vis de la lumière. Les cultures sous lumière
artificielle marchent très bien. En lumière naturelle,
un excès provoque un rougissement des feuilles, sans conséquenses
pour la santé de la plante. Il faut simplement éviter
le soleil direct qui brûle et nécrose les feuilles.
Dans de bonnes conditions de culture, les touffes de Restrepia doublent
de volume chaque année. On peut alors les diviser en coupant
la touffe. De nombreuses espèces produisent également
des plantules ou keikis, qu'il
est possible, lorsqu'elles sont suffisamment développées,
de séparer de la plante mère. Enfin, comme pour les Saintpaulias
ou les Begonias, il est possible de réaliser des boutures
de feuille. Il faut alors prélever une feuille ayant déjà
fleuri, avec une partie de son ramicaule, l'enterrer à demi dans
un compost maintenu constamment humide (couvrir le pot avec un film
plastique alimentaire). Quelques mois plus tard, des petites feuilles
font leur apparition. On obtient une plante apte à fleurir en
1 à 2 ans.
Classification et détermination
des espèces
Les Restrepia font partie de
la sous-tribu des Pleurothallidinae, qui avec plus de 4 000 espèces,
est l'une des plus importante en nombre.
On compte actuellement plus de 50 espèces
de Restrepia, distribuées du Mexique à la Bolivie, en
passant par le Vénézuela. L'Equateur et la Colombie sont
les 2 pays les plus riches en espèces.
La classification infragénérique
a été établie par Carlyle Luer qui divise les Restrepia
en 3 sous-genres :
- Ecmeles, ne comportant qu'une espèce
proche des Pleurothallis, Restrepia aberrans, caractérisée
par un sépale dorsal non terminé en goutte et des sépales
latéraux non soudés.
- Pachymeles, monospécifique également,
ne comprend que Restrepia chocoensis, caractérisée par
des feuilles succulentes et falciformes et un synsépale seulement
partiellement soudé.
- Restrepia, renfermant toutes les autres espèces
et divisé en 2 sections suivant la longueur du pédoncule
floral :
- Section Pleurothallopsis, englobe les
espèces à pédoncule floral court (moins d'une
demi-longeur de la feuille), adossant la fleur à la feuille
(voir exemple).
- Section Restrepia, renferme les espèces
à pédoncule floral long, emmenant parfois la fleur
loin de la feuille (voir
exemple).