Sortie
du 7 mai 2006 au Riez du mont de Boffles |
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Nous étions 4 à la sortie programmée
au Riez du mont de Boffles à Noeux-les-Auxi, le dimanche 7 mai.
Il faut dire que la météo annoncée était plus
que rebutante : pluies entrecoupées de périodes de ciel
gris ! Nous avons échappé aux averses mais les précipitations
de la nuit avaient rendu ce coteau pentu particulièrement glissant,
occasionnant quelques dérapages heureusement contrôlés
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Le Riez du mont de Boffles est un coteau (habituellement)
sec d'intérêt patrimonial primordial pour la région.
C'est très certainement le plus riche en espèces et en densité
d'orchidées. Il renferme le seul pied connu d'Orchis simia du Nord-Pas-de-Calais.
Le terrain est calcaire et très pentu, le rendant impropre à
la culture. Il a servi pendant très longtemps de pâturage
extensif, limitant son boisement et favorisant l'installation d'une riche
orchidoflore. L'abandon de ce genre de pratique agricole peu rentable
aurait vu la fermeture du milieu et la disparition des orchidées
sans l'intervention du Conservatoire des Sites Naturels. Celui-ci a mis
en place avec un agriculteur, une gestion appropriée (paturage
bovin à partir de juillet) afin de maintenir la richesse du milieu.
Les arbustes envahissants (Prunus spinosa, Crataegus sp, ...) ont été
coupés avec exportation des coupes. |
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En ce début de saison, l'intérêt était
de voir Ophrys araneola et aranifera (syn : sphegodes), 2 orchidées
très rares dans la région mais particulièrement abondantes
sur le site.
Ophrys aranifera présente de belles colonies en haut de coteau
(voir image ci-dessus) |
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Son labellle, de couleur sombre, présente un H central,
2 bosses latérales plus ou moins pointues, appelées gibbosités,
et une pilosité marginale abondante (voir photos ci-contre). |
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Ophrys araneola est plus épars sur
le site. Il se reconnait à son labelle presque 2 fois plus
petit, sans gibbosités et présentant en général
une bordure jaune (voir photos ci-contre). Sa floraison est plus
précoce d'une semaine à 15 jours sur le site. |
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Avec une telle promiscuité entre
Ophrys araneola et aranifera, il n'est pas rare de voir se développer
des hybrides comme ceux en photos à droite et à
gauche. Le labelle est de même taille que celui d'O. aranifera
mais avec une pilosité très courte, une bordure
jaune et une absence de gibbosités, caractéristiques
d'O. araneola. |
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Alors qu'Ophrys insectifera ne commençait
qu'à peine à fleurir (nous n'avons trouvé que
quelques fleurons ouverts), les hybrides avec Ophrys aranifera étaient
déjà bien épanouis (photo ci-contre). Ils sont
particulièrement abondants sur le site. Ils présentent
des caractères intermédiaires des 2 espèces.
A pleine maturité, dans la deuxième quinzaine de mai,
ils se distinguent des autres Ophrys par leur taille particulièrement
élévée. |
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Parmi les orchidées déjà
en fleur à cette époque, Listera ovata est assez
bien répartie sur le site mais présente des populations
particulièrement denses aux endroits nouvellement débrousaillés.
C'est une orchidée entièrement verte. Elle porte
2 feuilles ovales opposées à la base et un épi
de fleurs vertes. A l'état frais, le labelle présente
une goutte de nectar à sa surface. |
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La dernière orchidée observable
à cette époque sur le site est Orchis purpurea.Elle
fleurit de début mai à début juin. Elle colonise
de manière assez dense l'ensemble du site. On peut même
observer 4 ou 5 pieds albinos, ne présentant pas les habituels
pigments rouge pourpre (photo à l'extrême droite). |
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Parmi les autres curiosités de la journée, nous
avons pu observer 2 champignons : Gymnosporangium clavariiforme,
en forme de doigt orange, couvrait les troncs de nombreux genévriers
et une morille, Morchella rotunda.
Ce début mai marque le début de la période
de floraison des orchidées. Bien d'autres espèces
se succèdent ensuite sur le site, jusqu'en septembre où
est prévu une nouvelle visite (voir activités).
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